Histoire du village
ALEXANDRE CHATRIAN, homme de lettres (1822-1890)
Louis Gratien Charles Alexandre CHATRIAN naquit le 18 Décembre 1826 à Grand-Soldat, hameau d’Abreschviller, troisième fils de Jean-Baptiste CHATRIAN et d’Anne RESTIGNAT, descendants de deux familles de verriers venues au XVIII° siècle du Val d’Aoste pour l’une et d’Auvergne pour l’autre.
Les Chatrian et les Restignat étaient apparentés à toutes les familles de verriers et de marchands-verriers de la région d’Abreschviller : les Renaut, les Bertholin, les Abba, les Raspiller, les Verniory, ...
Jean-Baptiste Chatrian était propriétaire de la verrerie de Grand-Soldat ; son entreprise faisant de mauvaises affaires, il voulut la relever en faisant de la contrebande, fut pris et ruiné.
Le jeune Chatrian fut d’abord connu sous le prénom de Gratien. Il fréquenta l’école primaire d’Abreschviller, sa jeunesse étant bercée par les récits héroïques de son oncle, le vieux capitaine Bertholin, et du caporal Labadie, un vieux grenadier de la Garde.
Quand Gratien eut douze ans, son oncle Nicolas Restignat le confia à l’Abbé Thony, vicaire à Dabo et aumônier du Collège de Phalsbourg. L’Abbé Thony y fit entrer Gratien qui y suivit pendant deux ans les cours de la “classe industrielle” qui prolongeait l’école primaire.
Puis, l’oncle Restignat l’envoya rejoindre ses deux ainés en Belgique, près de Liège, à la célèbre cristallerie du Val-Saint-Lambert où Gratien exerça la charge de comptable. Mais, il se disputa avec les ouvriers et dut rentrer à Phalsbourg où le Principal, M. Perrot, lui confia un emploi de maître d’études en préparant son baccalauréat (Janvier 1847).
Gratien se mit à écrire plusieurs contes à la manière d’Hoffmann : “Le bourgmestre en bouteille”, “Rembrandt”, ...C’est alors qu’il fit la connaissance d’Emile Erckmann, originaire de Phalsbourg, alors âgé de 24 ans, qui avait interrompu ses études de droit à Paris pour se mettre, dans sa ville natale, à l’abri d’une épidémie de typhoïde . Emile avait déjà écrit deux drames et deux comédies qui lui avaient valu les encouragements d’un critique intraitable, le Principal lui-même.
Désireux d’améliorer ses revenus gravement amoindris par la pension qu’il versait à ses parents dans le besoin à Grand-Soldat, Gratien se mit également à écrire. Il rédigea plusieurs pièces de théatre qui reçurent aussi l’assentiment de M. Perrot.
Après un bref séjour à Grand-Soldat, Emile et Gratien décidèrent de s’associer. En 1848, les deux amis se lancèrent imprudemment dans des activités politiques et publièrent à Strasbourg un journal républicain éphémère : “Le Républicain alsacien”.
Leur carrière littéraire commença difficilement, les pièces qu’ils écrivaient ne trouvant personne pour les jouer, ou n’ayant aucun succès. C’est à cette époque qu’ils firent la connaissance de Gustave Doré, de Théophile Schüler qui fut l’illustrateur des leurs romans, et de l’écrivain et essayiste Edmond About, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, originaire de Dieuze.
En 1850, Gratien décida de s’installer à Paris, se chargeant de faire publier ou jouer les oeuvres de son ami. Mais, la vie parisienne, que le jeune lorrain découvrit avec ravissement, l’absorba bien davantage que la charge qui lui était confiée. Jouant l’ “homme de lettres”, en hommage à Alexandre Dumas, il abandonna son prénom de Gratien pour celui d’Alexandre, qui était son quatrième prénom.
N’ayant aucun moyen d’existence, Alexandre sollicita de M. Chevandier de Valdrôme, propriétaire de la verrerie de Saint-Quirin, et très influent à Paris, un emploi correctement rémunéré et lui laissant du temps pour écrire : il entra au service des Titres à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est, dans laquelle M. Chevandier de Valdrôme détenait quelques intérêts.
Emile Erckmann s’installa également à Paris pour écrire et terminer sa thèse de droit. Il publia “L’illustre Dr Mathéus” et rentra à Phalsbourg. Resté à Paris, Chatrian continua à démarcher les éditeurs. Avec la publication de “Maître Daniel Rock” le succès arriva enfin. Puis, en 1862, commença la série des “Romans Nationaux” publiés chez Hetzel : “L’Invasion, ou le fou Yégoff” racontait la résistance des montagnards des Vosges lors de l’invasion de 1814.
Emile faisait de fréquents voyages à Paris. A ces occasions, Alexandre rendait compte de sa gestion des publications, relisait et corrigeait les écrits qu’Emile élaborait à Phalsbourg, mais écrivait à Paris.
En 1865, ils publièrent “Madame Thérèse”, oeuvre aux accents patriotiques rappelant “L’invasion”. Les ouvrages suivants connurent un beau succès : “l’Ami Fritz”, “L’histoire d’un conscrit de 1813” et “Waterloo”. Le succès de ce dernier ouvrage fit la célébrité de ses auteurs, confirmée par “Le Blocus” paru en 1866, puis l’ “Histoire d’un homme du peuple”.
En 1869, les deux amis s’installèrent au Raincy, près de la forêt de Bondy. Emile écrivait toute la journée et, le soir, Alexandre donnait son avis sur le travail du jour, apportait des idées et des corrections. Ce travail d’équipe donnait à l’ensemble de l’oeuvre une unité de style et d’inspiration qui étonnait et laissait croire qu’Erkmann-Chatrian, signature de chaque ouvrage, était le nom d’une seule personne. Alexandre, toujours très attiré par le théatre, adapta “L’Ami Fritz” à la scène.
En 1870, Emile rentra à Phalsbourg pour fuir une épidémie de variole qui frappait la capitale. Alexandre se rendit à Grand-Soldat pour assister son père mourant, puis reprit son poste à la Gare de l’Est, au début de la guerre franco-prussienne.
Erckmann s’installa à Phalsbourg après la capitulation de la place en Décembre 1870. Il se présenta aux élections législatives de 1871 en Alsace mais ne fut pas élu.
Alexandre resta à Paris pendant la Commune et épousa enfin Adélaïde Riberon dont il venait d’avoir un troisième enfant. Il termina l’ “Histoire d’un sous-maître”, ce qui mécontenta Emile qui écrivait alors “Les Rantzau” et l’ “Histoire du Plébiscite”. Après un bref séjour à Paris, Emile partit en voyage dans l’Ouest de la France.
Alexandre attendit son retour pour publier “Les Rantzau” sous le titre “Les Deux Frères”, roman qui se passait dans son hameau natal de Grand-Soldat.
Emile s’installa alors à Saint-Dié chez son ami Goguel qui avait travaillé avec Ferdinand de Lesseps au Canal de Suez. En 1873, ils entreprirent tous les deux un voyage fort mouvementé en Egypte, passant par la Grèce, manquant de faire naufrage, et rentrant par Rome. Réinstallé à Saint-Dié, Emile écrivit “Une campagne en Kabylie” et les “Souvenirs d’un chef de chantier à l’isthme de Suez” qu’il ne put publier. De temps à autre, il recevait la visite de Chatrian venant constater l’avancement des travaux d’Emile.
Au cours d’un voyage à Paris en 1874, Emile eut le bonheur de rencontrer Victor Hugo qui l’encouragea. Il écrivait alors “Maître Gaspard Fix” et “L’éducation d’un féodal”.
Fin 1875, Alexandre, fit jouer “L’Ami Fritz” par la Comédie Française et obtint un beau succès, ce qui le rendit très orgueilleux, mais sa pièce “Les Fiancés d’Alsace” fut refusée par la censure.
Brouillé avec ses hôtes, Emile quitta Saint-Dié en 1881 et s’installa à Toul. Il y termina “Les Bannis” que Chatrian fit paraître en feuilleton dans le journal “La Globe”. Emile ne se plaisait pas à Toul et en tomba malade. Il sollicita du Président de Lorraine, le Maréchal von Manteuffel, l’autorisation de rentrer à Phalsbourg bien qu’ayant opté pour la nationalité française.
Alexandre poursuivait ses adaptations au théatre : “La Taverne des Trabans”, puis “Les Rantzau”, pièce qui connut un triomphe à la Comédie Française (17 Mars 1882), puis à Berlin. Persuadé alors qu’il pouvait vivre du théatre, Chatrian quitta son emploi à la Gare de l’Est (1884). Mais, sa mise ne scène de “Madame Thérèse” au Chatelet fut un échec.
Chatrian avait écrit un conte dont il avait tiré un opéra-comique en trois actes : “Myrtille”. Il le monta lui-même et le fit jouer au Théatre de la Gaieté : bien accueillie par le public, la pièce fut durement critiquée par “Le Figaro”. Ecoeuré, Chatrian décida de quitter Paris pour la Lorraine. Il s’installa à Saint-Dié.
Chatrian fut frappé d’une congestion cérébrale dont il se remit lentement et qui le laissa très diminué et lui affecta le caractère.
Pour écrire “Myrtille”, il avait pris un collaborateur, Maurice Drack, sans en référer à Erckmann. Il n’avait pas non plus avoué à Emile qu’à d’autres occasions, il avait eu recours à des collaborateurs qu’il avait rémunéré sur la part de droits d’auteur d’Erckmann. De plus, il avait signé avec Hetzel des contrats très défavorables aux deux associés et Emile commençait à douter de l’honnêteté d’Alexandre.
Ce problème de droits d’auteurs fut à l’origine de leur brouille. Chatrian traita Erckmann de “Prussien”. Les choses se gâtèrent encore davantage lorsque Auguste Georgel, ancien subordonné de Chatrian à la Gare de l’Est et collaborateur occasionnel de celui-ci dans ses écrits pour le théatre, fit paraître dans le “Figaro” du 19 Août 1889 un article insultant pour Erckmann, l’accusant de collusion avec les Allemands ! Cet article fut une véritable déclaration de guerre.
Un procès opposa Emile Erckmann à Alexandre Chatrian, Auguste Georgel et au “Figaro”. Le journal fut condamné, Georgel dut faire un mois de prison et Chatrian fut déclaré irresponsable, vu son état de santé. Il décéda à Villmonble le 3 Septembre 1890 et fut inhumé au Raincy. Erkmann termina sa vie à Lunéville et mourut le 14 Mars 1899.
Ainsi se termina misérablement une longue et fructueuse amitié de plus de quarante ans.
Pour la postérité, les noms d’Emile Erckmann et Alexandre Chatrian sont indissociables, au point qu’on ignore souvent qu’il s’agissait de deux auteurs ayant longtemps travaillé en parfait accord.
Bibliographie.
-G. Benoit-Guyod :”La Vie et l’Oeuvre d’Erckmann-Chatrian”-J.J.Pauvert ed.-Paris-1963.
-Louis Engel : “A la Table de l’Ami Fritz”-La Nuée Bleue- Strasbourg-2007.
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